Samedi 29 mai, Chris Smith a ramé 7h42 pour accumuler les 100 km à l’ergomètre qu’il avait programmés pour remplir une cagnotte au profit des enfants de l’UNICEF.
C’est une première pour ce compétiteur au grand coeur, qui a dépassé les 1000 km d’entraînement pour être sûr de pouvoir relever son propre défi.
Plus de 20 rameurs du club, jeunes et loisirs, se sont succédés aux côtés de Chris, pour l’accompagner tout au long de son effort, en se calquant sur sa cadence, et témoigner leur solidarité vis-à-vis de son engagement.
Christian Voilquin, médecin à la retraite et bénévole de l’antenne de l’UNICEF de Bourges s’est déplacé à l’Aviron Club de Bourges pour saluer son effort, remettre des prospectus, et prendre contact avec le club.
Après cet exploit, j’ai posé quelques questions à sa femme Helen, qui l’a accompagné tout au long de sa préparation et de la journée. Helen rame également à l’ACB, dont elle a été plusieurs années la trésorière.
» Quel a été ton rôle tout au long de la préparation, puis de la journée de samedi?
Helen : Mon rôle était assez petit. Il a surtout consisté à laisser Chris s’entraîner… ce qui n’est pas négligeable! Et aussi à l’encourager à le faire. Pendant la journée du marathon, j’ai fait en sorte qu’il ne pense qu’à ramer : je me suis occupée de lui apporter à manger et veiller à ce qu’il s’hydrate bien.
– A quel moment t’es-tu sentie indispensable?
Helen : Je pense que ma présence, et surtout celle d’Emma notre fille, ont surtout été indispensables à partir de 70 km, quand il en restait 30. Emma lui a dit de continuer à ramer, mais légèrement plus lentement, pour économiser ses forces.
– As-tu toi aussi envisagé un marathon?
Helen : Ah non, non, non, pas de marathon pour moi!«
Chris s’est également prêté au jeu, expliquant entre autres, le rôle de sa famille, ainsi que la play-liste et l’affichette qui faisaient partie du dispositif.
» Est-ce que tu étais sûr d’y arriver?
Chris : Pendant les 50 premiers km, je n’ai pas eu de problème ni ressenti d’inquiétude. Mais vers 70 km, ma tête a commencé à se poser des questions et à jouer avec ma motivation : « C’est ok, Chris, tout le monde sera toujours fier que tu aies fait 70 km, tu peux t’arrêter maintenant… ». Puis « c’est vraiment ok d’arrêter à 75 km… », etc.
– A quoi as-tu pensé pour tenir bon?
Chris : j’ai ignoré toutes ces pensées parce 1) j’avais j’avais trop investi pour ne pas réussir, 2) j’ai pensé que des enfants souffrent tous les jours et que là pour moi c’était juste une fois, 3) j’avais la meilleure équipe du monde avec moi et je ne voulais pas les décevoir : ma femme qui s’occupe de moi pendant 8h, ma fille Emma qui me coache, Richard le président du club qui s’occupe de moi pendant qu’Helen est partie acheter des bananes, 4) j’avais vraiment envie d’entendre mon fils chanter, et je l’avais programmé pour la fin.
– Quand j’ai ramé avec toi le matin, tu semblais concentré et efficace, comme si tu parvenais à ramer sans effort, ou du moins sans souffrance inutile?
Chris : Tu as raison, je me suis bien entraîné pour être efficace.
– Qu’est-ce que tu conseillerais aux jeunes et aux moins jeunes qui t’ont accompagné?
Chris : A mon avis la chose la plus importante quand on rame est de rester vraiment relâché mais droit, et d’essayer de ne pas trop utiliser les bras (un petit muscle par rapport aux jambes).
– Es-tu prêt à recommencer?
Chris : Non, je ne le referai pas.
Je voudrais ajouter que je suis vraiment touché par le soutien des rameurs et des rameuses à côté de moi. Je trouve la solidarité intergénérationnelle dans notre club hallucinante!«
La journée s’est terminée par un goûter bien mérité pour tous :