Comment t’es-tu préparé pour ces championnats ?
Depuis le 1er janvier 2018jusqu’au jour des championnats, je n’ai pas bu du tout d’alcool et je me suis entraîné six jours par semaine. C’était dur de rester motivé et de faire l’ergo tous les soirs après le travail. Et comme j’avais besoin de perdre deux kilos pour être dans la catégorie poids léger (max 75 kg), j’ai dû faire un régime.
Quels étaient tes objectifs ?
J’ai décidé de m’inscrire pour deux courses : le sprint (500 m), comme en 2017. Mais aussi le 2000 m, je me demande bien pourquoi. Je déteste cette course et je n’avais pas fait de test aux 2000 m depuis mars 2016.
Comment s’est passée la journée ?
Avec Helen, ma femme, nous sommes allés à Paris la veille, pour éviter de faire le trajet tôt. J’ai bien mangé le matin et je suis arrivé tôt au stade Charléty. J’étais très stressé, un moment difficile pour Helen. A 9h, je me suis présenté à la pesée : 74,95 kg ! L’arbitre m’a demandé « Comment as-tu fait ? Bravo ».
Alors ces 2000 m, finalement, comment les as-tu vécus ?
Ma première pensée : « Zut…pourquoi suis-je ici ? ». Puis j’essaie de me rappeler ce qui est important : tout du long, je dois me souvenir de garder la longueur ; me souvenir aussi du conseil d’Emma, ma fille : faire des accélérations tous les 500 m, et ne pas partir trop vite.
Nous sommes douze rameurs, 50-54 PL. 11h05 « Attention, Ready, Start ». Je suis trop content de mon départ, mais je réalise que je dois faire attention, je suis au-dessus de 50 coups par minutes. « Relax ! Trop bon, me voici en troisième place », et j’y reste pendant les premiers 1500 m. « Impossible, la distance avec le 4e augmente, 8m, 12m, de nouveau 8m. Mais non, je ne m’étais pas rendu compte que je me suis fait doubler, je suis 5e et pas troisième !! »
Je termine en 7’10, ce qui est un record personnel. Et j’ai fait de bonnes accélérations tous les 500m. Maintenant il faut manger et boire, quelque chose de léger mais plein d’énergie.
Et le sprint ?
L’échauffement a été très dur, mes jambes étaient très fatiguées et je manquais d’énergie.
Me revient « Pourquoi tu as fait les 2000m, maintenant tu es fatigué ». Nous sommes six rameurs, 50-59 PL.
15h25 c’est le départ. Excellent, je suis en première place après le départ et le deuxième rameur est 3 m derrière moi. Ma cadence : « 55 coups par minute… Relax ! » ; voilà, « 45 coups par minutes, je suis toujours 3m devant ? ». Puis j’ai décidé d’ignorer ma vitesse, je me suis bien relâché, et j’ai simplement essayé de rester 3 m devant ; chaque fois que le deuxième rameur a accéléré, j’ai fait la même chose.
Et voilà, Hourra, la médaille d’or est pour moi ! Merci beaucoup Helen pour ton soutien.
Et après ?
Après, un verre de vin, peut-être un deuxième verre ? Des chips, du fromage… Et le dimanche, j’ai envie de ramer sur le bassin : l’ergo ça suffit. Mais après 8 km en skiff je suis cuit, et j’ai mal à la tête … ce vin…